Nous sommes entourés de
végétations, perdu au beau milieu de Bali, à 20 minutes d’Ubud, première ville
aux alentours. Un peu timides, nous rentrons dans le balé indiqué (Un
regroupement d’habitations des membres d’une même famille avec en son centre un
lieu pour partager, échanger…).
Nous y découvrons une succession de maisons plus ou moins en bon état, une ribambelle de chiens, des poules, des coqs, un écureuil et entendons même quelques cochons et canards au loin. Nous nous enfonçons dedans jusqu’à trouver les deux personnes qui nous logerons. Il s’agit non pas de Nyoman et sa femme mais d’Irak et de sa femme Kadek ainsi que leur garçon de 10 ans, Adi. Leur bonne humeur et leur large sourire nous détendent immédiatement. Après des présentations enjouées ils nous invitent à les suivre jusqu’à notre chambre se situant au fond du balé.
Pour tout vous dire à la vue des
quelques maisons présentent nous avons eu une petite frayeur de nous retrouver
dans une chambre délabrée n’ayant pour sol que de la terre humide et un matelas
troué sal et puant, en guise de couchage pour les 5 jours réservés. C’est une
toute autre surprise qui nous attend puisque la chambre a été parfaitement
rénovée, entièrement carrelée, en son centre un grand lit double joliment
décoré d’une moustiquaire et d’un couvre lit. Une seconde pièce pour une belle
salle de bain moderne : pas de doute ils ont mis le paquet pour recevoir les
touristes (Français en très grande majorité).
Nous posons nos sacs et ressortons sur la terrasse, nous asseyons autour de la table et ferons plus ample connaissance avec nos hôtes. Leur français n’est pas encore parfait mais les quelques mots qu’ils nous disent nous remplissent de joie ! L’anglais n’est pas pratiqué ici, sauf par « Dolit » qui tient le balé juste à côté. Nous allons pouvoir communiquer et leur poser quelques questions !
Tout de suite et durant tout notre séjour il
nous sera demandé : « Peut-être vous, boire thé ou café ? ».
C’est la grande question ici que l’on vous pose régulièrement et c’est
gratuit bien évidemment ! Nous acceptons et pendant que l’on savoure notre
thé nous observons la vue mais aussi la vie quotidienne de cette famille qui
compte 22 membres.
Notre chambre fait face à la nature, nous avons de la chance
d’être ici nous le savons. Une femme d’un âge avancé se promène dans le balé
seins nus à notre grand étonnement. On nous expliquera plus tard que c’est
courant chez les anciens qui n’avaient pas, à l’époque, les moyens de
s’habiller ; ce mode de vie forcé est donc resté présent. (Ne vous
imaginez pas non plus voir une ribambelle de femmes, tétons à l’air dans les
rues… Elles se couvrent à l’extérieur des balés. Mais rassurez-vous, si vous
avez de la chance vous pourrez tomber sur des locaux, hommes et femmes, se
lavant dans une rivière et dans le plus simple appareil).
Notre séjour risque fort de se
prolonger, nous en avons bien besoin. Sans vouloir trop nous plaindre, bien que
nous ayons l’occasion de découvrir plusieurs pays, le fait de ne jamais se poser
et devoir défaire et refaire constamment nos sacs peut être usant. Cette fois
nous aurons la possibilité de souffler et prendre le temps d’apprécier
l’environnement en compagnie des locaux.
Les maisons construites sur le balé l’ont été suivant des règles bien précises. En son centre se trouve le temple familial. Les balinais mettent toute leur énergie et une bonne partie de leurs économies dans la construction de celui-ci.
Les castes, comme en Inde, existent toujours ;
nous apprendrons à ce titre que cette grande famille fait partie de la caste
des guerriers, la seconde après les prêtres (La plus importante). Néanmoins la leur n’est pas liée à la
richesse et en discutant avec la famille nous apprendrons que bien souvent les
gens de la dernière caste sont plus aisés qu’eux. Cela s’explique par le fait
qu’ils aient le droit d’ouvrir des commerces.
Après ce bon thé, Nyoman qui
était initialement notre hôte vient nous saluer. Notre arrivée devait se faire
2 jours plus tard et il y a déjà une française chez lui. Cela nous convient
aussi puisque nos hôtes sont charmants. Irak nous propose d’aller faire un tour
dans les rizières environnantes. Nous ferons une balade d’une heure et pourrons
voir les paysans travailler la culture du riz mais aussi comprendre le système complexe
d’irrigation mit en place. Retour au balé, nous organiserons nos activités pour
le lendemain et mangerons un plat indonésien avant d’aller nous coucher.
C’est une belle découverte que
nous avons fait à Keliki. Cet endroit est encore typique, Irak et Kadek
n’accueillent les touristes que depuis 4 mois. Nyoman depuis 1 an seulement.
Nous tombons en pleine saison des pluies, Bali n’est pas encore submergée de
touristes et Keliki encore moins !