Nous
arrivons sur Pushkar, une petite ville qui, nous dit-on, accueille au mois de
novembre les pèlerins venus de toute l’Inde. Les croyants feraient une centaine
d’étapes avant d’arriver à Pushkar mais ceux qui n’ont pas l’argent nécessaire
pourraient se rendre directement dans cette ville sacrée, haut lieu de
pèlerinage.
Nous rejoignons notre hôtel (hôtel Everest), plutôt agréable, avec un
toit terrasse comme souvent en Inde où nous décidons de dîner. Après un repas
épicé, Anne-Lore m’apprend qu’il y a, à quelques kilomètres un
« ranch » où l’on peut faire des balades à cheval. Le propriétaire
est un québécois installé là depuis plus de 30 ans. Rendez-vous pris pour le
lendemain matin 8H30 !
Je réussis à convaincre Julien de me suivre
dans cette aventure. Arrivés sur place légèrement en retard, un homme assez âgé
et au physique fragile nous accueille. Nous discuterons de sa vie pendant une demi-heure,
le temps que les palefreniers préparent nos chevaux.
C’est un autre homme qui sera notre accompagnateur durant 1H30. Une fois
montés sur les chevaux, je lui donne mon foulard pensant qu’il le laisserait au
ranch. 5 minutes plus tard, mon foulard adoré était enroulé autour de sa tête,
façon turban. La mauvaise manie qu’on les indiens c’est de penser que ce qui
est à toi et aussi à eux… Très désagréable. Notre « accompagnateur »
s’est révélé être beaucoup plus inspiré par l’iPhone de Julien (Initialement
emprunté pour nous prendre en photo) que par notre bien-être. Pour ainsi dire,
il ne l’a pas lâché de toute la balade ! Apparemment de se prendre en
photo et de se filmer, l’a beaucoup amusé.
En milieu de parcours, entourés de béton, nous prenons un petit chemin de terre. Les chevaux commencent à s’énerver, je comprends alors qu’ils connaissent par cœur le tour et que c’est à cet endroit qu’ils ont l’habitude de se dépenser. Notre accompagnateur nous dit que nous pouvons trotter et revenir (Toujours pendant que monsieur, assis par terre, s’éclate comme un petit fou avec le téléphone). Trotter ? Galoper plutôt !
Alors que je tente de réguler les foulées de
ma jument, j’entends des cris de joie derrière moi. C’est Julien, qui pour la
première fois expérimente le galop et qui, visiblement, adore ça !! Les
foulées sont de plus en plus rapides, je ne pense qu’à une chose : la
descente abrupte en béton à 1 mètre de nous et le fait que Julien ait ses rênes
longues. Au loin, notre super moniteur les yeux rivés sur l’écran de téléphone,
loin de penser à notre sécurité. Dans un énervement non dissimulé je demande à
Julien de cesser de crier ainsi car ça énerve encore plus les chevaux et de
reprendre ses rênes immédiatement car nous arrivons en fin de chemin toujours
au grand galop. Pas d’accident pour nous fort heureusement. Julien s’est très
bien débrouillé, il était ravi, moi aussi.
Après cette agréable balade à cheval, nous décidons de rentrer à l’hôtel en passant par le centre. Contents à l’idée de rencontrer des sâdhus (personne se consacrant à la vie spirituelle) à chaque coin de rue, nous nous faufilons à travers les ruelles. Grosse déception : nous avons beau chercher, à première vue, rien ne différencie cette ville d’une autre. Pas de sâdhus, pas plus de temples mais énormément de magasins pour touristes. En réalité il n’y a que ça.
Un homme s’approche de nous, nous donne une
fleur dans la main et nous explique qu’il faut aller la déposer sur le fleuve
sacré non loin de là. Un peu méfiants d’avoir été ainsi accostés nous le
remercions et continuons de marcher. Il aura fallu une dizaine de minutes avant
de s’en débarrasser. Voyant que nous n’étions pas disposés à aller directement
sur le fleuve, il finit par s’énerver et reprendre ses fleurs avant de
disparaître.
A force d’arpenter les rues nous finissons par tomber sur le fameux fleuve sacré où des touristes étrangers mais aussi indiens s’amassent. Un coup d’œil au lieu : il y a des marches pour descendre vers quelques bassins où les fleurs données auparavant flottent, les touristes sont accompagnés d’une personne-guide qui semble leur expliquer le rituel qu’elle fait avec eux.
Il n’a pas fallu plus d’une minute pour que nous
nous fassions aborder par un jeune habillé d’un jean et d’un t-shirt. Alors que
je refuse catégoriquement de le suivre, estimant que tout ceci n’est pas
suffisamment spirituel à mon goût (je m’attendais à voir des hommes vêtus
d’habits traditionnels, les signes colorés sur le front et non pas des gens habillés
comme nous), Julien se laisse tenter estimant certainement que toute expérience
est bonne à prendre.
Le voilà déchaussé et amené au bord du bassin,
le jeune homme tient un plat dans ses mains avec différents choses dessus.
Après quelques explications et des « prières », un point sur le front
et un bracelet autour du poignet, il est temps de payer ! Normalement il
est convenable de faire une donation (c’est bien écrit à l’entrée), mais le
jeune demande pas moins de 1000 roupies à Julien, qui refuse. Du haut des
marches je vois le faux guide s’énerver pour qu’il paye la somme demandée. Il
n’est pas question de la payer, de toute façon Julien n’a rien sur lui.
Je m’approche donc, constatant
que le ton monte rapidement dû au fait que le vénal devient menaçant par ses
gestes et sors un billet de 10 roupies (Je n’avais pas 1 roupie… dommage) montrant en même temps du doigt la pancarte à
l’entrée. Toujours aussi menaçant il nous explique qu’il a acheté son matériel
100 roupies et que ça ne lui rembourse même pas sa mise. Ses collègues
s’approchent, nous sommes entourés d’une bande de jeunes. Pas question de se
démonter, autant monter le son à notre tour afin que tout le monde sache que
par ici il y a des gens peu convenables prêts à abuser autrui. Ca a son petit
effet puisqu’à présent tout le monde nous regarde.
Un petit calcul rapide et nous décidons de
donner un billet de 100. (Environ 1,46 euros). Furieux il nous fait signe de la main de
partir à présent. Julien va remettre ses chaussures pendant que, toujours
énervée par ce qu’il vient de se passer je tiens à expliquer à notre ami que tout
ceci n’a rien de spirituel. Il a dû comprendre puisque c’est un « ta
gueule » qu’il me renvoie. Alors que je m’énerve sur lui c’est Julien, excédé,
qui revient pour lui signifier son mécontentement. Fin de la discussion, nous
partons très énervés direction l’hôtel où nous serons sûrs de ne plus être
importunés. (Au passage, la famille tenant l’hôtel - exclusivement des frères et
leur parents - est très sympathique ! Toujours prêts à vous renseigner et s’inquiéter
pour votre bien-être)
Nous resterons au calme le reste de l’après-midi. Tranquillement installés sur le toit terrasse, une bande de singes venue chercher de quoi manger nous tient compagnie. Nos hôtes ne cessent de nous taquiner, Anne-Lore et moi, sachant à quel point nous nous méfions de ces petites bêtes aux canines bien acérées. Julien, confiant, s’en approchera sans difficulté.
Le lendemain, Anne-Lore et Julien partent se
balader pendant que je fais la marmotte. Ils reviendront rapidement :
Pushkar n’a rien de bien intéressant sauf certainement au mois de novembre. Au
moins, plus de harcèlement cette fois-ci. Peut-être parce que Julien avait
gardé au poignet le bracelet mit par notre ami vénal, comme pour dire « c’est
bon je me suis déjà fait avoir… allez voir un autre touriste ! »
Nous déciderons en fin d’après-midi, de gravir
la montagne qui nous fait face du haut de notre terrasse. 1H de marche aux dires de nos hôtes : nous mettrons 40
minutes de l’hôtel mais l’effort a été largement récompensé ! Le soleil
commence à se coucher, nous dominons la vallée. Le spectacle est magnifique !
Départ de la ville pour Agra tôt
le matin puisqu’il y a 8h de route. Ce sera la dernière étape avec notre
chauffeur car nous arrivons au terme des 14 jours initialement prévu dans le
contrat. On veut voir le Taj Mahal, LE monument le plus connu d’Inde !!
Pour patienter nous feuilletons les guides, dans lesquels il est expliqué qu’à Agra
rien ne nous sera épargné, le touriste est doublement pris pour un pigeon. - Rrrrrhouuu Rrrrrhouuu qu’il fait le pigeon !! - Nous sommes fixés !
J’en profite pour faire un petit clin
d’œil (il se reconnaîtra) en mettant un poème bien connu des cinéphiles :
« Pigeon !
Oiseau à la grise robe,
Dans l'enfer des villes,
À mon regard, tu te dérobes.
Tu es vraiment le plus agile. »
ahahahah c'est arrivé loin de chez vous la,
RépondreSupprimerque de choses, les beaux paysage et la ballade a cheval, ca a du etre impressionant pour julien quand meme et truc de fou les faux guide la comme au maroc, comme quoi tu avais eu la bonne intuition en ne voulant pas le suivre le jeune au jean.
bon maintenant c'est la chine lol kiss