Nous avions apprécié la vieille
ville et décidons donc d’y repasser pour faire quelques achats. A la sortie du
métro, alors que nous cherchions notre direction, un couple nous aborde pour
nous demander de quelle nationalité nous sommes. C’est bien la première fois
que des locaux viennent à nous, de quoi nous réjouir mais également rester (malheureusement)
prudents.
Après quelques échanges d’usage
ils nous informent qu’un « festival du thé » se déroule
juste à côté actuellement et que c’est « le dernier jour »
aujourd’hui. Nous les suivons même si je trouve que cela ressemble fortement à du
rabattage, j’en informe Julien qui me rassure. Après tout, nous n’avons rien à
perdre à aller voir un festival ! Pendant que le jeune homme parle avec
Julien, c’est la jeune femme qui tente de me séduire avec des sourires et
toujours plus de compliments. Ses questions concernant ma relation avec Julien
m’amènent à penser qu’il pourrait s’agir d’une prostituée. Sans même avoir eu
le temps de dire ouf, nous sommes à présent dans une maison de thé ! Nous
voilà immédiatement installés dans un salon privé. Ça n’a rien d’un festival !!
Alors que je tente de me
raisonner pour voir tout ceci comme une bonne expérience, le couple prend la
carte, nous explique rapidement les sortes de thés et la repose sans que nous puissions
lire les prix. De plus en plus inquiète, je réussi à parler à Julien pour lui
dire que nous sommes en train de nous faire avoir et que cela va nous revenir
très cher si on continu. Il me rassure en m’expliquant que la dégustation est
gratuite selon lui et qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Je l’espère.
Le jeune homme ne cesse de me
complimenter et finir ses phrases par un éclat de rire forcé, ce qui a le don
de m’énerver et m’inquiéter. La jeune femme assise à côté de Julien lui
explique les bienfaits de chaque thé que nous buvons. La dégustation arrive à
sa fin, l’achat des thés que nous avons préférés nous est proposé. Hors de
question que j’achète quoique ce soit tant que je n’ai pas vu la facture avant.
Julien, toujours très confiant, achète un bocal. La sentence tombe : 91
euros pour nous deux (sans le bocal) !!
Nous payons sans broncher et
partons. Julien et moi avons deux approches différentes face aux rencontres. Il
donne facilement sa confiance aux inconnus mais si celle-ci est bafouée le
retour de bâton est immédiat et la colère est grande. De mon côté je fonctionne
par intuition, je sens ou non les gens et quand je me fais avoir comme ici, je
me dis que c’est de ma faute puisque je n’avais qu’à suivre mon intuition et
refuser l’invitation.
Julien ayant besoin d’une ultime
confirmation de s’être bien fait rouler, nous allons à la sortie de métro pour
voir si le couple y est à nouveau. Évidemment ils sont là et disparaissent
aussitôt pour se cacher. Il comprend définitivement que tout ceci était une
arnaque, il n’en fallait pas moins pour qu’il s’énerve et souhaite à tout prix récupérer
son argent. Nous faisons un tour de pâté de maison et apercevons le couple en
direction de la maison de thé. Pas de doute, ils vont chercher leur
commission ! Nous partons à leur poursuite et attendons qu’ils en rentrent
et en ressortent pour leur tomber dessus !
Julien, hors de lui, exige que
nous soyons remboursés. Après quelques échanges infructueux puisque le couple
nie tout, c’est le patron qui sort dehors. Quand Julien lui intime de rendre
l’argent sinon nous appelons la police, le gérant devient immédiatement
menaçant et s’emporte ce qui ne l’apaise en aucun puisqu’il s’énerve deux fois
plus. Les passants commencent à s’arrêter, le patron le fait rentrer pour s’expliquer à
l’intérieur. Quant à moi je reste calme avec le couple, espérant ainsi ouvrir
la négociation.
Nous finissons tous à l’intérieur
autour du bureau où le gérant s’est assis derrière. Celui-ci est très confiant
et prend des airs à la « De Niro » pour nous expliquer que dans la
hiérarchie il est tout en bas et qu’au-dessus il y a beaucoup de gens
dont le grand patron et que, si nous ne voulons pas avoir affaire à lui il va
falloir sérieusement se calmer. Les serveuses ont la tête baissées et
fuient nos regards. Julien rigole, moi beaucoup moins. J’ai des images plein la
tête et surtout un gros titre dans les journaux « Deux touristes français
portés disparus après une sombre affaire de dégustation de thés ». Al Capone se tourne vers moi et me demande de calmer Julien, j’acquiesce et lui
fais un grand sourire hypocrite, voyant ici l’ouverture d’une négociation. Nous
réussirons à récupérer un peu moins que la moitié de la facture, de quoi nous
satisfaire. Ce n’est qu’en ressortant que nous verrons passer en vélo un
policier ce qui nous fera rire : ce n’est pas qu’en France qu’ils arrivent
toujours trop tard...
Cette histoire de thés nous fait encore
rire aujourd’hui ! Notre ami Tao nous expliquera plus tard qu’un de ses
collègues (étranger) s’est fait ponctionner plus de 2000 euros dans un bar
louche où il n’avait pris qu’une petite bière et un verre d’eau !
Nous irons ensuite faire quelques
achats dans la vieille ville pour nous remettre de nos émotions.
Al Capone à fond sur le thé mais c'est pas assez lucratif. Heureusement, vous vous êtes quand même bien défendus.
RépondreSupprimerWahou ! c'était chaud ! Bravo a Julien pour la gueulante, faut pas se laisser faire ici comme là bas, même si cela aurais pu vous coutez quelques os cassés, il n'en est rien heureusement et vous avez récupérez une partie de vos frais pour un thé exorbitant. Et aussi toujours se fier à son intuition... ;)
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